CONTACTEZ-NOUS AU 04 81 13 13 69

Marine de Poncins, la fondatrice des Prodigieuses, répond aux questions d’1,2,3 Crèche ! sur la grossesse et la maternité en entreprise.

Bonjour Marine ! Peux-tu te présenter et nous raconter pourquoi Les Prodigieuses?

A la sortie de mes études, j’ai eu la joie d’être enceinte et me souvenais d’un conseil reçu de la Responsable Carrière du grand groupe où j’étais en stage: “Les filles, pas de bébé avant 3 ans, sinon vous serez blacklisté des entreprises”. Un propos que j’ai compris plus tard, en observant la difficulté des femmes actives à concilier leur grossesse et leur travail, moi qui étais à l’aube de ma vie professionnelle ! Mener simultanément une grossesse et une carrière est un sport de combat ! Mais toutes les femmes ne sont pas armées pour le mener. C’est pourquoi j’ai décidé de créer les Prodigieuses: le premier cabinet de conseil en France, spécialisé dans la prise en charge et l’accompagnement de la grossesse sur le lieu de travail.

Selon toi, pourquoi les entreprises devraient considérer particulièrement la grossesse de leurs collaboratrices ?

Si je me mets à la place d’une entreprise, j’y vois trois principales raisons:

  • Gagner en performance collective et individuelle:

Une femme enceinte qui lutte contre elle même, contre ses besoins physiologiques pour « être toujours constante » est contre nature et mène inéluctablement à l’épuisement : épuisement mental, psychologique et physique. Beaucoup se plaignent des femmes qui quittent l’entreprise avant la date du congé maternité, mais personne ne se soucient de l’épuisement, la pression et le stress vécu par ces femmes. Ces départs fragilisent les équipes et plus largement les organisations. Il y a donc une perte significative de performance sur le plan collectif.
Si à l’inverse, la femme enceinte prend le temps de s’écouter, si elle est écoutée, “chouchoutée”, croyez moi, elle sera dans des meilleures dispositions pour donner le meilleur d’elle même sans aller à l’encontre des bouleversements qu’elle vit psychologiquement et physiquement. J’aime beaucoup un pédopsychiatre qui disait au sujet des émotions vécues in utero que l’urgence était de créer un “oasis de décompression” qui seront bénéfique pour la maman comme pour le bébé. C’est un peu cela les Prodigieuses !

  • Fidéliser les talents féminins d’aujourd’hui et recruter ceux de demain:

Les jeunes femmes de la génération Y sont celles qui vont faire leur entrée sur le marché du travail, les millenials bouleversent les organisations à tous les niveaux. L’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle est une priorité. La question de la maternité prend de plus en plus de place car les femmes ne veulent pas sacrifier cette partie d’elles mêmes comme elles ne veulent pas mettre au bûcher leur diplômes, qui sont d’ailleurs statistiquement plus élevés que ceux des hommes. Jusqu’à aujourd’hui, le monde du travail s’est structuré sur des codes masculins. Pourtant, je suis convaincue qu’il est nécessaire de valoriser le féminin qui s’incarne de manière – prodigieuse – lors de la grossesse. La grossesse est l’éclosion de ce féminin.
C’est pourquoi, les entreprises pour fidéliser leurs talents, qui parfois sont très durs à acquérir et aussi très volatiles, il est urgent de développer des dispositifs, comme celui des Prodigieuses.
Enfin, pour recruter des talents, il faut avoir une marque employeur attrayante. Autant rajouter une corde à son arc, corde qui pourra faire la différence pour les talents féminins de demain !

  • Répondre à des enjeux sociétaux urgents et importants:

Existe-t-il une entreprise qui s’est posée la question de la raison de tant de départs en arrêt de travail de leurs collaboratrices enceintes ? De la recrudescence des congés pathologiques et pire encore du nombre de naissances prématurées ?
A ma connaissance non. Pourtant, les naissances prématurées explosent. Et l’entreprise a sa part de responsabilité.
Etant diplômée en RSE Responsabilité Sociale des Entreprises, j’entrevois l’urgence des directeurs en charge de la RSE, avec le concours des DRH, de s’impliquer, car la question que cela pose est celui des générations futures.
Souhaitons-nous des enfants fragilisés dès la naissance et qui seront les adultes de demain… ?
J’ai rencontré trop de « wonder working women » traumatisées par ces naissances qui nourrissent un sentiment amère vis à vis de ce qu’elles ont vécu au travail.

Concrètement, que proposes-tu ?

Nous proposons un accompagnement avec une série de services, à mettre en place dans son entreprise pour accompagner la future maman tout au long de sa grossesse.
Parmi ces services, des actions « one shot » comme les coffrets de bienvenue pour dédramatiser l’annonce, ou bien des ateliers et ou conférences pour sensibiliser les managers.
Mais encore, et c’est où cela devient plus que passionnant, nous avons à coeur d’accompagner la transformation de la culture managériale vis à vis de la femme enceinte. Avec les Prodigieuses, j’opère comme les consultants qui viennent faire du conseil en organisation, sauf que moi je suis spécialisée sur la grossesse et accompagnée par une constellation de professionnels experts dans leur domaines : avocats, sages-femmes, yogathérapeute, médecins…
Enfin, la lecture de mon livre Co-naissance, qui est un essai sur la place de la femme et de la maternité dans notre société et dans le monde de l’entreprise peut être une belle action pour les entreprises.

Un dernier mot ?

Oui !
La maternité nous rend plus humain ! Elle réjouit, elle émeut, elle bouleverse, elle questionne, elle fait peur… Alors accueillons cette humanité qui nous rendra plus humain !